Traditions populaires

Le Morvan et le moulin de la Presle ont en commun deux traditions locales :
les nourrices morvandelles et le flottage du bois.

Jeanne Bailly, épouse Prime, grand mère d’Albert Martin, a été nourrice à Paris vers 1889 à la naissance de son fils Louis. Issues d’un milieu paysan, ces femmes, à la naissance de leur enfant, quittent mari et famille par nécessité pour aller se placer dans les familles de la bourgeoisie et de l’aristocratie pour allaiter leur enfant. Elles sont réputées pour la qualité de leur lait et sont fort recherchées.

La mémoire du peuple morvandiau est extraordinaire et la collecte des documents et des récits sur ce sujet a été très bien racontée par Noëlle Renault dans son livre « Les nourrices du Morvan » (édité par l’association « Nourrices du Morvan » Athée – 58140 Lormes) sont des références sérieuses.

Pour alimenter les parisiens en bois de chauffage, on avait trouvé que grâce aux forêts morvandelles on pourrait faire transporter le bois par les différents cours d’eau qui prennent leur source dans le Morvan et faire remonter les bûches jusqu’à l’Yonne puis la Seine. Une des grandes particularités des moulins du Morvan est qu’ils ont eu à souffrir de cette industrie utilisant la force de l’eau puisque lorsque les rivières transportaient les bûches perdues, le meunier ne pouvait plus faire tourner son moulin.

En décembre ou janvier, le jour du « petit flot », et surtout à la fin de l’hiver, le jour du « grand flot », on vidait tous les étangs pour grossir au maximum les rivières où on avait jeté les troncs d’arbre. Ainsi le flot sauvage portait-il la matière première jusqu’à Clamecy pour l’Yonne, et Vermenton pour la Cure, où les bûches étaient assemblées en trains. C’était donc jour de « chômage » pour les moulins construits sur ces étangs et ceux bâtis le long des rivières « flottées ».

Jeanne